Ecrire, même quand c’est difficile

Ah ! Les réseaux sociaux… Cette vitrine où tout va bien, où les auteurices partagent leurs avancées spectaculaires, les invitations prestigieuses qui les honorent, les prix reçus…

La pointe de l’iceberg.

En dessous, il se trouve la masse des écrivains de l’ombre, qui peinent, qui réécrivent, qui n’ont pas le temps de “faire de la comm” parce que leur boulot c’est de raconter des histoires qui deviendront des livres, pas de pondre du “storytelling” qui ne servira à rien sauf à nourrir les IA et à distraire le monde.

Pourtant, les auteurs y reviennent, aux RS, quand ils n’ont plus le choix, quand leurs abonnés vont voir ailleurs, et que leur contenu se fait trop rare. Aujourd’hui, vaut-il mieux être un bon communicant ou un bon auteur ? En tant que lectrice, je vous dirais bien que je préfère les romans bien écrits des piètres communicants que l’inverse, mais qu’en pensent les éditeurs ?

Donc, j’ai ralenti le rythme de mes publications, et remplacé mes posts par des publicités payantes sur FB et Amazon. Je verrai bien si cela mord ou non. En tout cas, je n’ai rien vendu sur Amazon depuis au moins un mois. Cette grosse plateforme où tout le monde se trouve n’est guère satisfaisante, et leur système de publicité est incompréhensible (et non, je ne paierai pas pour faire une formation sur ce sujet^^). Je préfère encore faire ce que j’aime : écrire et amener au monde un nouveau roman. C’est quand même cela mon boulot de coeur.

En ce moment, je suis dans le dernier quart des corrections du premier jet de mon troisième roman. Je redécouvre cette fin que j’ai à peine relue avant de mettre le texte au repos et je découvre des incohérences, des redites, qui m’obligent à remonter de plus de 100 pages de manuscrit pour retrouver le passage où je dois (ou non) corriger. A moins qu’il soit préférable de corriger la page 180, chapitre 15, ce serait plus organique, plus logique. Oui mais, à ce stade du roman, Trucmuche doit savoir l’information de la page 70 donc il ne peut pas se reposer cette question…

Vous voyez le problème ? J’écris un roman à mystères, complexe (comme j’aime en lire, je ne vais pas me mentir), avec des surprises, des retournements de situation (au moins un par roman, telle est ma devise !) mais c’est très délicat à bâtir. Et surtout, avec ma façon de créer, j’ai des idées “géniales” qui m’arrivent tout le temps, et c’est épuisant de les étudier pour les garder ou non, parce que parfois, ce sont celles-là dont les lecteurs se souviennent. Il faut faire le bon choix, et ensuite accepter de revoir tout le manuscrit pour les intégrer. Par exemple, le Vood dans Sous la lumière d’Hélios n’était pas présent dans le premier jet, ni dans le deuxième. Si vous n’avez pas lu ce roman, il est disponible ICI ou LA (en version dédicacée).

Bref, je suis tel Sisyphe, en train de pousser mon gros rocher en haut de la montagne, en espérant que la découverte d’une nouvelle incohérence ou, pire, d’une idée “géniale” ne fera pas dégringoler le tout.

La sagesse voudrait que je regarde le chemin parcouru (300 ksec corrigés sur 400, c’est quand même pas mal en quelques semaines). Mes amies m’encouragent, nous échangeons tous les jours ou presque (et je vois que certaines ont du mal aussi). Ne croyez pas que l’écriture, c’est facile parce que c’est de la passion. La danse aussi, c’est de la passion, mais c’est surtout un énorme boulot pour arriver à concrétiser sa vision.

Enfin, voilà, je vais continuer à pousser mon rocher, et aussi à aider à préparer les Aventuriales. Nous avons une belle édition en perspective où je pourrai dédicacer De Rock et de sorts en compagnie de mes complices de Lémuzindés. Mais avant de passer derrière une table de dédicaces, il y a aussi un certain nombre de rochers à pousser en haut de la montagne !

Passez une bonne quinzaine (et une bonne fête de la musique, très rock pour ce qui me concerne !)

Longue est la route de l’autrice vers le Hellfest

Comments

2 responses to “Ecrire, même quand c’est difficile”

  1. Comme je te comprends ! Les RS m’épuisent, et j’avoue mon admiration pour celleux capables de réagir à tout ce qui sort, de créer du contenu chiadé, et de continuer à créer. Mais en ce qui te concerne, tu peux être fière de ta newsletter et de ton enthousiasme sans faille que tu manifestes à tes abonnés.
    Pour moi c’est le calme plat… J’attends les vacances d’été pour me replonger dans le roman que j’ai entamé il y a trop longtemps maintenant (2020 !), avec une fin à trouver, et tout le reste à remanier (280ksec quand même).
    Bon courage chère cousine rouleuse de rocher (roll the rock !), en espérant que comme moi tu te reconnais dans la phrase de Camus : “il faut imaginer Sisyphe heureux” !

    1. Dominique Lémuri Avatar
      Dominique Lémuri

      Les vacances sont un moment privilégié pour retrouver du calme et se retrouver soi-même. Je suis sûre que tu trouveras cette fin de roman qui joue à cache-cache avec toi ! En tout cas, je te le souhaite. A très bientôt et merci pour ton message 🙂

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