Rencontre-atelier sur la bêta-lecture

Pour qui ? A partir de la 4ème et au lycée (voire à l’âge adulte !)

Qu’est-ce que la « bêta-lecture » ? C’est un terme venant de l’informatique et de ses bêta-testeurs : il s’agit d’évaluer la qualité d’un projet afin de l’améliorer.

Faire bêta-lire ses textes répond à un besoin évident : au bout d’un moment, d’heures de travail, nous sommes les pires juges de notre écriture. Selon notre personnalité, nous pouvons décréter unilatéralement que ce que nous avons mis du temps à créer est… nul.

Je le sais, je l’ai suffisamment fait.

Il faut oser alors sortir de sa solitude et faire lire son travail, un grand pas pour les timides que sont souvent les adolescents et… les auteurs débutants.

Là, il y a deux solutions :

  • on fait lire à quelqu’un de proche, en qui on a confiance et qui est lecteur de préférence : famille, amis. Et le résultat sera souvent « C’est génial ». Même si ce n’est pas vrai. Et on ne progressera pas
  • on fait lire à une personne trop sévère qui ne pointera que les défauts et on se découragera.

Or tout texte peut être amélioré. Il ne deviendra pas génial, il deviendra simplement meilleur, et son auteur aura progressé de quelques pas. C’est ce que vise la bêta-lecture.

Comment ça marche : il y a plusieurs phases pour que les élèves apprennent vraiment quelque chose et s’essaient à l’exercice

Phase 1 :

Je propose de fournir un texte de mon cru, de quelques lignes, volontairement « améliorable » à projeter ou à écrire au tableau. Lors de la séance, je vais expliquer le principe de la bêta-lecture (ou BL) : un exercice où on commente :

  • le fond (est-ce que l’on arrive à comprendre l’histoire, est-elle logique, les actions sont-elles claires, etc)
  • et la forme (les fautes d’orthographe, de grammaire, les référents, etc) avec bienveillance (on ne juge pas le travail d’autrui, on explique son ressenti de lecteur).
  • Et surtout, on dit aussi ce qui fonctionne bien (« cette introduction est tonique », « cette réplique est super ! on a l’impression d’entendre parler le personnage », etc).

Cette partie peut être faite en commun, et j’en profiterai pour rappeler quelques principes de relecture professionnelle, comme le gueuloir cher à Flaubert (se relire à voix haute pour repérer les passages où l’on bute).

Temps nécessaire pour cette première rencontre : deux heures (minimum). L’idée est d’apprendre à argumenter son ressenti pour ménager la susceptibilité de l’auteur et éviter qu’il ne se « braque ».

Phase 2 :

Ensuite, c’est au tour des élèves de faire l’exercice sur la base de textes de quelques lignes écrits par eux et qu’ils s’échangent entre eux. L’élève A donne son texte à l’élève B qui le commente (selon la longueur du texte, il faut compter au minimum 30/45 mn pour que l’exercice soit approfondi) puis rend son texte à A (qui aura fait de même pour B pendant ce temps).

Rendre un texte sans remarque n’est pas acceptable ! (il y a forcément quelque chose à dire, au minimum de positif !). Plus on « entre » dans le texte, et plus on trouve de choses à dire.

Chacun prend connaissance de la BL réalisée et reçue, puis discute avec son bêta-lecteur (on ne se fâche pas ! On cherche à éclaircir les remarques qu’on ne comprend pas bien, car il est parfois difficile d’exprimer son ressenti de lecteur).

Phase 3 :

Fin de l’exercice : on corrige son texte en tenant compte (ou pas, l’auteur reste seul maître de son texte) de la BL reçue.

Objectif : je n’irai pas par quatre chemins : c’est cet exercice pratiqué avec assiduité pendant des mois qui m’a permis de franchir la marche entre « tu n’écris pas trop mal » et « ton texte est assez bon pour une publication professionnelle ».

Sur un forum d’écrivains, j’ai bêta-lu une soixantaine de nouvelles avant de m’attaquer à des romans, et travailler sur les textes des autres auteurs m’a aidée à développer un esprit critique sur mes propres textes et à les améliorer.

Contactez-moi pour en discuter !

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