Et une présentation sur les littératures de l’imaginaire !

J’ai animé vendredi 4 mars une journée dédiée aux littératures de l’imaginaire à destination d’un public de bibliothécaires et médiathécaires du Puy-de-Dôme. Cette journée a été organisée dans le cadre d’un partenariat avec la Médiathèque Départementale.

Préparer cette présentation m’a demandé un petit investissement : le sujet est vaste, je n’avais pas grand chose sous la main pour m’aider à part quelques documents fournis par Stéphanie, bibliothécaire à Combronde. Ces documents m’ont servi de base de départ, mais je m’en suis très vite détachée, ne serait-ce que parce que la bibliographie fournie en science-fiction, par exemple, citait, sur un total de 80 œuvres, seulement 16 romans francophones (dont aucune femme) et, toutes nationalités confondues, 8 romans écrits par des autrices. Il m’a semblé qu’on pouvait (devait) mieux faire. Surtout que sur ces 80 romans, au moins un quart dataient des années 50 ou 60. Je n’ai rien contre, je viens de commencer un roman de Philip K. Dick, mais je le fais dans le cadre du travail sur une nouvelle en cours d’écriture et surtout je ne lis pas que des livres du millénaire dernier.

(même si j’aime beaucoup Philip K. Dick, malgré les défauts des romans de cette époque : place/rôle des femmes, tout ça)

Je disposais aussi d’une petite bibliographie personnelle, que je citerai en fin de billet.

Bref, au bout de plusieurs séances de travail, j’ai obtenu le plan suivant :

Après un tour de table où j’ai demandé aux 9 participantes (il y avait un seul monsieur, donc le féminin l’emporte ^^) si elles lisaient de l’imaginaire (et où j’ai eu toutes sortes de réponses)

• présentation de l’animatrice et des Aventuriales
• quelques mots sur le prix Aventuriales
• Qu’appelle-t-on littératures de l’imaginaire (et là, j’ai réalisé à quel point c’était compliqué de le dire brièvement). J’ai utilisé la parabole du chat, merci à Denis Guiot, puis d’autres définitions piochées ici et là.
• Les genres et sous-genres principaux (je ne suis pas partie dans le dieselpunk, le gaslamppunk, et autres punks sinon on y serait encore) : avec les œuvres « fondatrices » et surtout les œuvres récentes
• les maisons d’éditions les plus intéressantes (les grandes et les petites, puisque les petites sont peu connues des bibliothécaires qui utilisent le système Electre pour faire les commandes et qu’apparemment toutes les petites maisons n’y apparaissent pas ?)
• les principaux salons de l’imaginaire
• les prix littéraires à suivre (français et étrangers)
• les sites et blogs utiles à la veille documentaire (merci aux personnes qui m’ont aidée à étoffer cette liste, sûrement incomplète mais l’exhaustivité n’était pas le but)
• Gros accent sur la francophonie genre littéraire par genre littéraire avec de belles listes d’auteurs et d’autrices à suivre, et leurs œuvres marquantes (à mon humble avis ou à celui de mes contacts)
• les coups de cœurs des Aventuriales avec nos listes de chouchoux, membre par membre, ce qui a donné une liste supplémentaire de plusieurs dizaines de bouquins, dont une majorité d’ouvrages récents. (et a permis de sortir un peu de mes goûts et de mon côté très SF et moins fantasy)

Le tout faisait une soixantaine de diapos et nous a pris 7 heures bien denses, émaillées de discussions animées et d’échanges.

J’y suis allée avec une pleine valise de livres, dont un sorti chez Gallimard en collection blanche, histoire de lancer le débat de « l’invisibilité de l’imaginaire » ou les Monsieur Jourdain de l’imaginaire, qui en lisent et aiment ça, sans le savoir.

Il m’aurait fallu une deuxième valise voire une troisième pour emporter avec moi un exemple de toutes les maisons dont j’apprécie le travail mais c’est la vie (et mes petits muscles), j’ai dû faire des choix.

Bref, je suis rentrée fourbue (c’est fatiguant d’animer une intervention, j’ai déjà pu l’expérimenter par le passé car ce n’était pas mon premier essai) mais contente. Les personnes présentes avaient l’air satisfaites de leur journée, j’espère avoir convaincue certaines d’entre elles d’étoffer, franciser et rajeunir leurs rayons. Et j’ai maintenant sous la main un module complet que j’espère pouvoir présenter ailleurs, qui sait ?

De plus, le préparer m’a beaucoup appris, à moi qui suis une fan de lecture avant tout et qui n’ai pas suivi d’études littéraires. Je suis une autodidacte en la matière mais la curiosité a toujours été mon (joli) défaut.

Ma bibliographie perso. :

Dictionnaire de la science fiction de Denis Guiot, Alain Laurie et Stéphanie Nicot 1998

Dictionnaire de la fantasy dirigé par Anne Besson 2018

Guide des éditeurs de l’imaginaire ed Tremplins de l’imaginaire 2019

Mythologica spécial Fantasy 2013

Mythologica spécial Steampunk 2014

Tout le Steampunk par Etienne Barillier et Raphaël Colson 2014

Ajouts 2023 :

En quête d’un grand peut-être, guide de littérature ado, par Tom et Nathan Lévêque (excellent et très complet. 2020)

Le guide de l’uchronie par Karine Gobled et Bertrand Campeis, 3ème édition de 2023, chez Hélios

Je recommande tous ces ouvrages, ils sont super intéressants et bien faits.

Maintenant que cette présentation est bouclée, je vais pouvoir reprendre à plein temps mes projets d’écriture. Ce début d’année a été dense en demandes de subvention, et autres tracas administratifs, maintenant nous sommes à jour, et tant mieux.

Donc sur ma table de travail, j’ai :

• une nouvelle pour le salon Etrange Grande à rendre pour fin mars ! (priorité donc, je bute un peu sur la fin mais ça va venir)
• un roman dont j’ai reçu la plus grande partie des retours et dont je vais construire le plan de corrections
• un premier jet en préparation pour le roman suivant.

Côté salons, j’ai participé le week-end dernier à la convention Fana Manga à Yzeure, organisée par la joyeuse troupe des Fans Corps. Mes copines des Aventuriales, Luce Basseterre et Axelle Colau étaient mes voisines. C’était sympa de retrouver l’ambiance des salons qui nous manquait bien. Mes textes ont trouvé plusieurs amateurs, je suis contente !

Côté salon, il se peut que j’aille à Trolls et Légendes à Mons en avril, je suis dans l’attente d’une confirmation de la part de mon éditeur à ce sujet. Et je serai à Épinal pour les Imaginales au mois de mai, sans faute.

A bientôt !