
Il était quand même temps que j’alimente Lire autour du monde, hein ? Je suis très axée lectures francophones pour plein de raisons mais j’avais une résolution d’en sortir un peu en 2020. Enfin, m’y voilà, parlons de science-fiction cubaine avec le recueil Interférences par Yoss !
4ème de couverture :
Deux voisins bien différents : un grand pays, un petit pays. L’un est démocratique et développé. L’autre est gouverné par un Dictateur affable…
Trois événements incongrus viennent bousculer les relations déjà tendues de ces deux voisins-ennemis : une curieuse interférence perturbant les émissions télévisées, un rayon étrange aux effets inattendus, et des cheminées s’élevant rageusement vers les cieux.
Le propos, jamais ouvertement politique, dessine un portrait au vitriol de la société cubaine. C’est truculent, hilarant, divertissant. Entre ce petit pays et son grand voisin, tout est prétexte à des interférences !
Mon avis :
Présenté comme un livre de science-fiction, je le classerais plutôt au carrefour de la SF et du conte déjanté. Interférences est un ensemble de 3 novellas décrivant des événements plus qu’étranges se produisant dans le petit pays (Cuba).
C’est plein d’humour, de dérision, mais la narration reste du conte, avec ce petit quelque chose de distanciation qui fait que je n’ai jamais cessé de « lire de loin », comprenez par là que l’immersion n’y était pas. Ce n’est pas le but de ce genre de texte, mais j’ai tellement l’habitude de lire de l’immersif dans les textes contemporains que lorsqu’un auteur s’en éloigne, ça me fait tout drôle. D’où l’intérêt de sortir de ce diktat de « l’immersif à tout prix », parce que ce serait dommage que je sois passée à côté de ce petit bijou d’humour. Un peu plus de 200 pages, l’ensemble se lit sans peine, grâce à la traduction impeccable de Sylvie Miller. Je recommande d’ailleurs chaudement la lecture de sa préface, qui nous parle de l’auteur, de Cuba (le véritable protagoniste de l’histoire). Une façon d’y voyager un peu quand on est coincé en France.
L’ensemble est bien barré, poussé parfois à l’extrême, cela m’a rappelé parfois Brazil (la délation, la machine administrative, etc). L’imaginaire de Yoss est vraiment original, il faut que je retrouve Planète à louer dans ma bibliothèque, cette mise en bouche m’a mise en appétit.
Dans mon édition, chez Hélios, se trouvent deux bonus à la fin du volume. J’ai particulièrement aimé « Ils étaient venus », un texte sur les extra-terrestres que j’ai trouvé vertigineux et très futé.
Au fait, c’est où, Cuba ?

Un commentaire sur “LADM : Interférences de Yoss”