Je me rends compte que j’ai mûri en tant qu’autrice.
Il y a encore peu, j’aurai pleuré des larmes de sang en mettant à la poubelle des passages entiers de mon roman, que je trouvais siiiii bien écrits et que je voulais absooooolument garder.
Aujourd’hui, alors que je travaille sur la V3 de Fan-Club, que je corrige à partir d’une première alpha-lecture et d’extraits bêta-lus sur Cocyclics, ses défauts me sautent aux yeux. Ce roman écrit d’une traite en quelques semaines, en mode jardinière à peine aidée d’un synopsis, comporte des longueurs que je sabre sans pitié. Parfois par chapitres entiers. Je pense que je vais éliminer au moins deux personnages secondaires, etc. Au stade où j’en suis, j’efface un tiers de ce que j’ai écrit. Et je suis heureuse de le faire parce que je sais.
J’ai vécu le fait de supprimer des passages entiers sur mon précédent roman ou de suer sang et eau pour « arranger » des chapitres et finalement les benner, en rageant sur le temps perdu. J’ai passé des heures sur des centaines de milliers de signes qui ne servaient à rien, sauf peut-être à m’apprendre que je suivais une mauvaise piste en les conservant. J’ai fait cela alors que j’en étais au moins à la cinquième ou sixième version du bouquin. Imaginez un peu le gaspillage d’énergie que cela représente…
Sur ce nouveau projet, je supprime avec bonheur, là, maintenant. Ce sera autant de moins à corriger, à revoir, à déplacer, pour finalement mettre à la poubelle. C’est beaucoup plus simple et moins douloureux de le faire lors des premières versions du roman, quand on n’a pas encore usé ses forces à embellir ce qui ne le mérite pas.
Pour ces corrections je me fiche de savoir à combien de ksec je vais arriver à la fin de cette phase, en revanche j’ai un objectif de suppression : un tiers à la benne.
Kill your darlings.