Mois de la nouvelle, troisième étape : Chemins de fer et de mort…

cheminsdefer.jpgSous ce titre délicieusement évocateur d’univers fantastiques se cache une anthologie parue à la Clé d’Argent, sous la direction de Philippe Gontier. J’aime beaucoup les publications de cet éditeur, pour leur présentation élégante et leur format.

C’est amusant de constater que, conformément au cliché, le train est un truc de garçons : nous en avons la démonstration dans ce petit volume où seuls des hommes ont trempé leur plume à l’encre ferroviaire. Las, le plaisir de lecture n’en est pas moins présent et je m’en vais vous en faire un petit retour :

  • Un train à prendre de Jean-Pierre Andrevon : un récit très immersif et angoissant pour une histoire à chute, assez classique mais fort bien menée.
  • Quand le train s’arrête, de Patrice Dupuis: dans un décor dépaysant au cœur du Sahara, l’héroïne, enceinte, fait de bien angoissantes rencontres jusqu’au final excellent. Une de mes préférées du recueil
  • Le train des ouvriers, par Jean-Pierre Favard : un texte superbe, haletant, très bien écrit. Je me suis régalée en lisant cette chronique du train du matin ordinaire qui s’enfonce page après page dans l’horreur. On pourrait en faire un film digne d’Halloween !
  • Le contrôleur ferroviaire de François Fierobe : nous voilà en plein absurde, un texte aussi bref que réjouissant,
  • les voyageurs de Philippe Gindre : là, je dois dire que j’ai beaucoup moins accroché. La chute m’a paru abrupte, ou alors je n’ai pas compris le texte.
  • La gare de Philippe Gontier : en à peine quatre pages, un récit d’angoisse fantastique très réussi.
  • La friche, de Stéphane Mouret : un autre de mes chouchoux ! Très belle nouvelle nostalgique et poétique, pleine d’humanisme. Bravo à l’auteur.
  • Surclassement de Bruno Pochesci : une nouvelle originale et nostalgique, là aussi, avec un joli voyage dans le temps. Dans mes préférées aussi.
  • Le coup du lézard de Timothée Rey : wow, alors là, il faut s’accrocher à l’image des personnages dans ce train steampunko-SF complètement barré. Pas la plus fluide à lire, car le vocabulaire propre à la nouvelle est pléthorique et mes neurones ont eu du mal à suivre, mais sûrement la plus cinglée. Vraiment sympa aussi !
  • Stations, par Jérôme Sorre : de la SF mêlée de fantastique ici pour un récit à suspense, original avec ses trains ferraquatiques
  • L’escarbille de Brice Tarvel : un peu déçue par ce dernier texte, dont le twist final ne m’a pas convaincue, malgré une belle plume,

En résumé, une bonne anthologie avec de quoi satisfaire tous les goûts et même donner envie de se tourner vers les autres publications de cet éditeur, pourquoi pas « Trains de cauchemar », du même anthologiste, qui rassemble des textes anciens.